Un chercheur à l’Inserm m’a dit un jour que, lorsque on ne sait pas comment définir des symptômes, à quelle maladie les associer, on créé un mot vague qui fait joli et qui rassure, et ça s’appelle « le syndrome de X ou Y » (du nom du médecin qui a regroupé les symptômes).
Alors moi, j’ai découvert le syndrome du bon élève.
Qu'est-ce que c'est, ce syndrome du bon élève?
C’est l’ensemble d’attitudes, soit physiques, soit des dispositions d’esprit, qui font immanquablement penser au bon élève de la classe. Tu sais, celui ou celle qui est assis·e au 1er rang, qui se tient bien droit·e et qui a toujours sa table bien rangée, entre autres.
D’ailleurs, la table bien rangée, c’est un concept qui m’est totalement étranger, et qui me fascine…il suffit de voir le dessus de mon piano en fin de journée !
Comment ça se manifeste, au piano?
Eh bien, le pianiste atteint de ce syndrome a TOUJOURS les épaules qui remontent au fur et à mesure qu’il joue. Il s’applique tellement qu’il est de plus en plus tendu, et comme la tension des doigts, puis des mains, puis des avant-bras, a ses limites, ça se manifeste par une tension très visible des épaules. C’est mignon à voir.
Et totalement inutile ! Si tu penses à baisser tes épaules, tu te sentiras tellement plus souple, plus détendu·e, et tu joueras de façon bien plus agréable.
C’est aussi peut-être parce que tu n’es pas bien assis·e ; il suffit parfois de monter ou descendre d’un centimètre, et de se décaler de quelques millimètres sur la gauche ou la droite pour se sentir plus confortable et détendu·e.
Un autre symptôme
C’est celui de l’apnée ! Le pianiste qui s’applique en oublie de respirer, bouche ouverte ou bouche fermée, peu importe. Mais son absence de respirations, purement physiologique, s’entend immédiatement : les phrases mélodiques semblent figées, alignées mécaniquement, et ce n’est pas très joli.
Si on a le sens de l’humour, et du point de vue du prof, c’est très drôle à regarder, et à écouter… surtout quand le pianiste en herbe s’en rend compte et inspire bruyamment et avec volupté à la fin de sa page…!
Jouer à la sirène, oui… mais pas au piano !
Comment ça se soigne?
Une petite astuce à tester : essaie de chantonner pendant que tu joues, tu seras bien obligé·e de respirer en même temps que les phrases musicales (qui, soit dit en passant, sont TOUJOURS calquées sur la respiration humaine…)
Un petit truc, nettement moins esthétique : si tu mâchonnes un chewing-gum pendant que tu joues, tu devras forcément desserrer les mâchoires. Mais ça ne marche pas toujours.
Et toi, ça t’est déjà arrivé ? Dis-moi comment tu te sens quand tu joues du piano, je serai ravie de te lire.
Demain, je te parle de … ton âme d’enfant !
Avec passion et bienveillance,
